Ben Johnson à Séoul: 25 ans déjà

"If you don't take it, you don't make it"... Combien d'athlètes, tous sports confondus, ont été confrontés au choix de prendre des produits dopants pour atteindre le sommet? Quand on pense à tout l'argent impliqué, à tous les efforts et, surtout, à la possibilité d'être le meilleur au monde, on comprend la tentation...

La course de 1988 restera à jamais gravée dans ma mémoire. Un canadien écrasant des américains dans une épreuves qu'ils dominent, tout pour capter l'attention de l'amateur d'athlétisme. Un moment historique? Assurément, pour une foule de raisons. Un 100m très relevé, une rivalité Lewis-Johnson, un bataille de record du monde et une victoire évidente du canadien qui lève le pied à la fin... Je me souviens très bien d'avoir regardé la course en direct, échappant un cri de joie à la fin. Je me souviens aussi de la désagréable surprise de la disqualification trois jours plus tard. Peut-être un peu d'indignation aussi... Pourquoi le canadien alors qu'une majorité de coureurs s'entraînaient en utilisant des drogues?

 Malgré l'évidence du dopage, je suis encore à ce jour partagé... Un peu comme dans le cas de Lance Armstrong, je suis fasciné par la performance et l'entraînement. Johnson et Armstrong étaient les meilleurs, point. Dans la mesure où les meilleurs ont accès aux mêmes "techniques", la victoire est "légitime". En même temps, l'amateur de sport et l'éducateur en moi ne peuvent cautionner des comportements qui vont à l'encontre de l'esprit du sport et de l'éthique. Déjà le sport professionnel n'est pas "bon" pour la santé, ce n'est pas un exemple de pratique saine. Imaginez si vous ajoutez les drogues... Je crois toujours que la réflexion entourant la prise de produits dopants doit être placée dans le contexte global de la course à la performance... "If you don't take it, you don't make it"...