mardi 13 novembre 2018

CNN poursuit Donald Trump


Ce n'est pas la première fois qu'on poursuit un président et ce n'est pas non plus la première fois qu'on exclut un journaliste. Les relations des journalistes avec la Maison Blanche ont connu une lente évolution dans l'histoire, si jusqu'au vingtième siècle ils ne travaillent pas directement de la Maison Blanche, ils ont maintenant l'habitude d'interroger chaque jour un ou une porte-parole tout en espérant une visite occasionnelle du président lui-même. En retirant son accréditation à Jim Acosta de CNN Donald Trump a soulevé bien des questions et malgré la plainte de CNN, rien ne garantit que l'administration Trump soit obligée de reculer si elle ne le souhaite pas. La présence des journalistes à la Maison Blanche n'est assurément pas dictée par la constitution. La seule responsabilité du président est d'informer le congrès à l'occasion (le discours sur l'état de l'Union) et le reste relève d'une forme de privilège ou de la tradition. Acosta a malgré tout été traité différemment des autres journalistes et il y a des précédents, autant pour l'exclusion d'un journaliste que pour ce qui concerne une poursuite contre un président. Un tribunal a déjà tranché en 1977 qu'on aurait pas du évincer un journaliste et que jamais on a présenté de motifs pour justifier la décision. Quand CNN invoque le premier amendement et le cinquième amendement, on réfère à cette cause. Le premier amendement est bien sûr la liberté de presse alors que le cinquième pointe vers la notion de "due process", du respect de la procédure. Acosta n'a jamais été rencontré et CNN n'a jamais discuté du cas avec la Maison Blanche. Le seul motif sérieux ou valable pour exclure un journaliste est le danger qu'il pourrait représenter. Ce n'est pas le cas d'Acosta même si la Maison Blanche a présenté une vidéo trafiquée qui le montre plus agressif que dans la réalité. Si la Maison Blanche retire un privilège à Acosta, la seule suite logique serait d'interdire tous les représentants de la presse. Nous n'en sommes pas là. Sinon il me semble juste et raisonnable, considérant les précédents, de rappeler l'administration à l'ordre. Même si les collègues d'Acosta déplorent parfois son acharnement qui frise la hargne, ils seront solidaires de leur confrère tout comme les grands réseaux ont été solidaires de Fox News qu'Obama menaçait d'exclure de certaines rencontres.

 "CNN argued in the complaint that Trump and White House staff violated Acosta's First and Fifth Amendment rights, and the network said it is seeking a declaration that taking away Acosta's credentials was unconstitutional.

In a lengthy statement on Tuesday, Sanders derided the suit as “more grandstanding from CNN” and said that the White House will “vigorously defend against this lawsuit.”

 Sanders cited dozens of hard pass holders employed by CNN and said, “Mr. Acosta is no more or less special than any other media outlet or reporter with respect to the First Amendment.” Sanders described Acosta refusing to yield the mic to the press aide and alleged, “This was not the first time this reporter has inappropriately refused to yield to other reporters.”

She said, “The White House cannot run an orderly and fair press conference when a reporter acts this way, which is neither appropriate nor professional. The First Amendment is not served when a single reporter, of more than 150 present, attempts to monopolize the floor. If there is no check on this type of behavior it impedes the ability of the President, the White House staff, and members of the media to conduct business.”

https://www.politico.com/story/2018/11/13/cnn-sues-trump-administration-985747

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les Tours de Laliberté migrent: rejoignez-moi sur le site du Journal de Québec et du Journal de Montréal

Depuis un certain temps je me demandais comment faire évoluer mon petit carnet web. La réponse m'est parvenue par le biais d'u...