samedi 19 août 2017

La mémoire déboulonnée de la guerre civile américaine (Le Devoir)


Toute cette controverse aura favorisé la présence des historiens dans le débat public. Vous devinerez que j'applaudis.

 "L’historien Jean Lamarre est un spécialiste de l’implication du Canada dans la guerre civile américaine. Il a notamment écrit sur les Canadiens français partis s’engager pour les armées du Nord, sous la gouverne du président Lincoln. Abraham Lincoln a été assassiné, comme on le sait, en 1865 par John Wilkes Booth, lequel avait séjourné auparavant à Montréal, comme d’autres comploteurs.

Le professeur Lamarre ne s’explique pas qu’on puisse confondre la situation qui prévaut aux États-Unis à l’égard de ce conflit et la question de la mémoire au Québec. Si la mémoire de la guerre civile américaine est prétexte chez nos voisins du Sud à projeter des conceptions idéologiques d’extrême droite, il n’en va pas de même au Canada. À Montréal, les militants d’extrême droite ne faisaient pas de ce rappel historique un tremplin pour leurs idées.

 « Je comprends ce qui se passe ces jours-ci au sud des États-Unis, mais cela n’est pas du même ordre ici. Ce n’est pas du tout la même situation ! Cette plaque rappelait un fait historique : l’ancien président Davis a séjourné à Montréal. C’est un fait. Je suis contre le fait qu’on enlève, comme ça, des traces de l’histoire, même si celle-ci peut être un peu malheureuse parfois. Ce n’est pas positif si on veut parvenir à se rappeler ce qui s’est passé. Et ce n’est pas parce qu’on a vécu quelque chose de malheureux qu’il convient de l’oublier comme société. »

Les sudistes recevaient des appuis politiques et cléricaux importants au Canada uni. Pour le clergé, les valeurs du monde agricole défendues par les sudistes étaient plus près de leur conception du monde que celles de l’univers de la ville et de l’industrie des États du Nord. « Le lien entre Montréal et les confédérés est important. Il faut le rappeler. Et enlever une plaque ne va pas aider à ce qu’on s’en souvienne. » Pour l’historien, il s’agit d’un geste qui manque de perspective historique. « C’est peureux. »"

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/506057/la-memoire-deboulonnee-de-la-guerre-civile-americaine

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