mardi 24 mai 2011

Lance Armstrong: la chronique de Foglia



J'adore lire Foglia lorsqu'il écrit sur le vélo. J'ai lu et relu "Le Tour de Foglia". J'attendais donc avec impatience sa réaction aux "confessions" de Tyler Hamilton à "60 minutes" hier. Hamilton confirme non seulement le dopage de Lance Armstrong, il laisse entendre assez clairement que son ancien coéquipier aurait versé 125 000 pour faire taire l'UCI...

Malgré toutes ces infos, je partage l'avis de Foglia à la fin de son texte... Armstrong a été le plus grand. Pour la morale, hélas, on repassera...

La fin de la chronique:

"On n'est plus devant un athlète dopé. On est devant une sorte d'Al Capone à pédales qui contrôlait tout, intimidait tout le monde, imposait sa culture du secret, rigoureux gardien des deux grandes traditions du cyclisme professionnel: le mensonge et le silence.

Un parrain, donc, mais un parrain sur la fin. Presque plus personne n'a peur. Les secrets n'en sont plus. Les fidèles lieutenants, pressés par les agents fédéraux, parlent pour sauver leur propre peau.

C'est le cas de Tyler Hamilton. Et plus encore de George Hincapie, qui aurait déclaré, aussi sous serment, qu'Armstrong et lui prenaient de l'EPO ensemble. Hincapie n'est pas le dernier maillon. Il reste Popovych, Leipheimer, Livingston, Bruynell, mais c'est un très gros morceau pareil, Hincapie, le lien qui fait autorité dans le peloton actuel. Hincapie est celui qui va donner le signal du sauve-qui-peut.

J'ai dit un peu vite que, sauf pour cette bombe du Tour de Suisse 2001, on n'avait rien appris de ce 60 minutes. Je précise: les gens du vélo n'ont rien appris. Depuis quelques mois, ça n'arrête pas. Il y a eu l'article du Wall Street Journal, il y a eu ceux du New York Times, il y a eu l'entrevue-fleuve que Floyd Landis a accordée à Paul Kimmage, du Sunday Times, il y a eu le numéro de mai de Bicycling, un long papier d'un autre ex-ami de Lance, Bill Strickland. Le titre de la une de Bicycling: «He's done». Le titre de l'article: «Endgame». On ne peut mieux évoquer la fin.

Mais pour des millions d'Américains qui ne suivent pas le vélo, qui ne connaissent d'Armstrong que son bracelet jaune Livestrong et sa fondation pour lutter contre le cancer (qui a amassé 400 millions en 14 ans), pour ceux-là, ce fut une soirée difficile, voire douloureuse. Ils ont commencé à réaliser que ce n'était pas un complot des méchants Français, que Hamilton, Landis, Hincapie ne sont pas des jaloux, que, selon leurs propres valeurs, les valeurs de l'Amérique profonde, leur héros est un menteur et un tricheur.

* * *

Holà, monsieur le chroniqueur, on se calme le pompon. Les valeurs de l'Amérique profonde, vous n'en avez jamais rien eu à foutre, et cela ne vous a jamais fait un pli qu'Armstrong soit dopé. Cela fait 10 ans que vous nous répétez qu'il est dopé. Vous n'allez pas vous mettre à cogner dessus aujourd'hui, vous aussi?

Pas du tout. Je viens justement d'envoyer un courriel à un collègue et ami: dis-moi, Simon, comment vais-je faire, maintenant, pour leur expliquer que c'est néanmoins le plus grand athlète que j'aie jamais vu sur un vélo?"

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/pierre-foglia/201105/24/01-4402158-lance-armstrong-la-fin.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_pierre-foglia_3264_section_POS1

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